Risques de l'alcool et du cannabis au volant : comment protéger les jeunes ?

Risques de l'alcool et du cannabis au volant : comment protéger les jeunes ?

Le cannabis et l'alcool comptent parmi les principales causes d'accidents de la route chez les jeunes. En tant que parent, vous pouvez aider votre enfant à prendre conscience des risques encourus au volant, après avoir consommé ces substances !

Durant l'adolescence, certaines et certains jeunes testent le cannabis pour plusieurs raisons. Pour faire comme les copains, ressentir de nouvelles sensations, ou tout simplement par curiosité. Quant aux boissons alcoolisées, elles sont très souvent de la partie lors des événements festifs. Or, la consommation d'alcool et de substances illicites constitue un cocktail dangereux qui aggrave le risque d'accident au volant.

Les solutions de prévention des pratiques addictives pour sensibiliser son enfant aux dangers de l'alcool et du cannabis sur la route

En tant que parent, vous souhaitez logiquement protéger votre enfant des dangers de l'alcool et du cannabis, notamment sur la route. Mais comment faire concrètement ? Plusieurs outils de sensibilisation existent pour aider les jeunes à mieux maîtriser leur comportement face à l'alcool et à la drogue.

En parler avec son enfant

La communication aide bien souvent, si ce n'est toujours, à débloquer des situations. Privilégiez un dialogue ouvert avec votre enfant, afin de l'aider à comprendre les risques des substances et à prendre des décisions éclairées. Si votre ado se sent en confiance, elle ou il pourra plus facilement évoquer le sujet avec vous. Faites preuve d'ouverture et de bienveillance, et soyez à l'écoute. L'idée est de créer un climat propice à la discussion, et de choisir un moment approprié, où vous sentez votre enfant apte à aborder cette question.

Lui donner des conseils simples à mettre en œuvre

S'ils peuvent paraître élémentaires, ces quelques conseils faciles à appliquer seront une aide précieuse pour votre enfant afin d'éviter la prise de risques. Voici ce que vous pouvez lui communiquer.

  • Le conducteur de la soirée
    Il est important de désigner un conducteur ou une conductrice avant de partir en soirée, c'est le fameux Sam. Il ou elle ramènera les autres, et ne consommera pas d'alcool ou d'autres substances. Ce conducteur désigné ne doit pas changer au cours de la soirée.
  • L'éthylotest
    Avant qu'une personne prenne le volant, vérifiez ensemble si le résultat de l'éthylotest est négatif. Pensez à en prendre sur vous ou dans la voiture. Notez que les boîtes de nuit en mettent également à disposition. Attention, le taux maximum d'alcool est atteint après 30 minutes si l'on a bu à jeun, et 1 h si l'on a bu au cours d'un repas !
  • Savoir dire non
    Apprenez à votre enfant l'importance de savoir dire non à un conducteur ou une conductrice qui a trop bu, et à demander l'appui du groupe pour convaincre la personne de ne pas prendre le volant. En cas de résistance, vous pouvez lui confisquer ses clés, pour son bien. « Quand on tient à quelqu'un, on le retient », rappelle la Sécurité routière dans sa campagne de prévention depuis décembre 2021.
  • Avoir une solution de repli
    Si personne n'est en mesure de prendre le volant, encouragez votre enfant à vous contacter sans hésiter, même au milieu de la nuit. Si les parents ne sont pas disponibles, votre fils ou votre fille peut se tourner vers un adulte de confiance titulaire du permis et en état de conduire. Il est aussi possible d'anticiper ce genre de situation en amenant un sac de couchage pour rester dormir chez les amis.

L'inviter à suivre un stage de sensibilisation s'il a déjà perdu des points de permis

Votre enfant a commis une infraction qui lui a valu quelques points en moins sur son permis de conduire ? Proposez-lui de s'inscrire volontairement à un stage de sensibilisation à la sécurité routière. Cela lui permettra de réviser les notions incontournables pour conduire en sécurité, tout en récupérant jusqu'à 4 points.

Précision utile : ce stage est obligatoire si la personne détient un permis de conduire probatoire, et qu'elle a perdu plus de 3 points suite à une infraction.

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Les effets des boissons alcoolisées et des stupéfiants sur le corps

Pour rappel, le cannabis est une plante qui contient du tétrahydrocannabinol (THC), molécule responsable des effets psychoactifs. Cette drogue revêt différentes formes et appellations :

  • L'herbe : il s'agit de feuilles de chanvre séchées, puis fumées. On parle de « marijuana », de « beuh » ou encore de « weed ».
  • La résine : elle est obtenue suite à l'extraction du pollen de la fleur de chanvre. Les termes « shit », « haschich », « hach » ou « chichon » y font référence.
  • L'huile : fabriquée à partir de l'herbe ou de la résine de cannabis, et plus concentrée en principe actif, elle se dépose en gouttes sur le papier à rouler ou dans le « pétard ».

Les jeunes, filles et garçons, présentent une sensibilité et une vulnérabilité accrue aux effets du cannabis, car ils sont en pleine phase de développement physique et psychique. S'il est vrai que les conductrices et conducteurs ayant consommé de la marijuana ont tendance à conduire moins vite, ils multiplient aussi les étourderies, ont des difficultés à se concentrer, et sont incapables de maintenir leur trajectoire. Cette altération des capacités est présente dès les premières bouffées, et augmente avec la dose de THC.

Côté alcool, les ados et jeunes adultes boivent généralement moins souvent que leurs aînés, mais de façon plus excessive. L'automobiliste saoul a tendance à s'estimer en pleine possession de ses moyens. Cet effet désinhibant, présent dès le premier verre, incite à rouler plus vite, ou à tenter de doubler alors que la circulation ou la visibilité ne le permet pas. Un seul verre favorise également les premiers signes de somnolence. Au-delà de deux verres, d'autres symptômes apparaissent : baisse de la vigilance, réflexes amoindris, perte d'équilibre, vision rétrécie, sensibilité accrue à l'éblouissement, et mauvaise appréciation des distances.

Les chiffres clés des accidents et risques liés à la consommation d'alcool et de cannabis au volant

La prise d'informations est indispensable pour sensibiliser vos enfants. Nous savons tous que les stupéfiants et la conduite d'un véhicule ne font pas bon ménage. Mais connaissez-vous l'ampleur de ce facteur d'accident ? Dans son bilan de l'accidentalité 2021, l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR) estime à 1 172 le nombre de personnes décédées cette année-là dans un sinistre impliquant un conducteur ou une conductrice sous l'emprise de substances.
Parmi les jeunes conductrices et conducteurs impliqués, de 18 à 24 ans :

  • 21 % étaient positifs aux stupéfiants,
  • 30 % cumulaient ivresse et drogue,
  • 38 % étaient uniquement alcoolisés.
La consommation d'alcool et de cannabis multiplie par 29 la probabilité de provoquer un accident mortel.

Même si 93 % des jeunes estiment qu'il est très dangereux de conduire après avoir fumé du cannabis, l'idée selon laquelle un seul joint est sans effet est très répandue. Pourtant, cette substance illicite multiplie par 1,65 le risque de causer un accident mortel, comme le rappelle l'ONISR dans son rapport annuel. Ce risque est multiplié en moyenne par 18 en ce qui concerne l'alcool, et évolue proportionnellement au taux d'alcool dans le sang.

Parce qu'ils affectent des zones différentes du cerveau, l'alcool et le cannabis combinés multiplient leurs effets. L'alcool, qui désinhibe, favorise la consommation de cannabis et réciproquement. Le cannabis, qui détend et donne soif, incite à s'hydrater davantage. De manière générale, les polyconsommateurs n'ont aucune conscience de leur état, et ne se souviennent pas avoir pris la route. Ainsi, même à doses modérées, la consommation d'alcool et de cannabis multiplie par 29 la probabilité de provoquer un accident mortel.

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Le Code de la route et la conduite en état d'ébriété ou sous l'emprise de drogue : les conséquences pour les jeunes adultes

Au-delà du risque d'accident, conduire un véhicule sous l'influence du cannabis ou en ayant dépassé le seuil réglementaire du taux d'alcool constitue une infraction au Code de la route. Ceci peut entraîner de lourdes sanctions en cas d'accident ou de contrôle par les forces de l'ordre.

La drogue au volant : que dit la loi ?

En France, la consommation de cannabis récréatif est illégale, à l'instar de tous les produits stupéfiants comme l'héroïne, la cocaïne ou encore l'ecstasy. Ainsi, conduire après avoir fumé de la drogue constitue un délit, quel que soit l'âge du conducteur ou de la conductrice. Un test salivaire positif est passible de 4 500 € d'amende, de 2 ans de prison, et d'une perte de 6 points sur le permis de conduire. Des peines complémentaires peuvent également être appliquées.

L'alcool au volant : que dit la loi ?

Un taux supérieur à 0,5 g par litre de sang (0,25 mg par litre d'air expiré) est puni d'une amende forfaitaire de 135 € et de la perte de 6 points, ce qui vaut annulation du permis probatoire pour un conducteur débutant (le taux autorisé étant fixé pour lui à 0,2 g/l). À partir de 0,8 g/l (0,40 mg/litre d'air), c'est un délit jugé par le tribunal correctionnel. La peine maximale peut aller jusqu'à 2 ans d'emprisonnement, 3 ans d'annulation du permis, 4 500 € d'amende, et un retrait de 6 points de permis.

À noter : le mélange de l'alcool et du cannabis constitue une circonstance aggravante en cas d'accident. La peine de prison est portée à 3 ans, et l'amende grimpe à 9 000 €.

Par ailleurs, conduire après avoir bu (au-delà de la limite légale) ou fumé du cannabis expose la conductrice ou le conducteur à ne plus être couvert ni indemnisé par son assurance concernant ses propres dommages matériels ou corporels.

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