4 conseils pour inculquer à son enfant le respect de l'autre sur Internet

4 conseils pour inculquer à son enfant le respect de l'autre sur Internet

Exprimer son avis en toute liberté et de façon anonyme est possible sur les réseaux sociaux. Problème : les enfants ne réalisent pas toujours qu'ils peuvent blesser leurs camarades. Des propos insultants peuvent surgir par imprudence, et avoir de graves conséquences. Retrouvez 4 conseils pour apprendre à votre enfant à respecter l'autre sur Internet.

1. Aborder la notion de liberté d'expression sur les réseaux sociaux avec son enfant

« La liberté d'expression a des limites »

Il peut être assez complexe d'expliquer ce qu'est la liberté d'expression à un enfant. Vous pouvez commencer par dire à votre petit qu'en France, chacun et chacune a le droit de donner son opinion, quel que soit son âge. C'est d'ailleurs une liberté fondamentale, inscrite dans la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789. Les adultes comme les enfants sont donc libres d'exprimer leurs idées dans le respect des autres.

Ce droit s'applique aussi bien à la maison qu'à l'école, ou sur les réseaux sociaux. Mais attention : la liberté d'expression a des limites . De nombreux préados et ados l'oublient parfois lorsqu'ils utilisent Snapchat, Instagram ou Tiktok.

Pour aller plus loin, vous pouvez visionner avec votre enfant la vidéo « C'est quoi la liberté d'expression ? » proposée par France Télévisions.

2. Expliquer à son enfant qu'il doit respecter l'autre sur les réseaux sociaux

Si nous avons le droit de parler de tout, nous n'avons toutefois pas le droit d'insulter ou de faire circuler de fausses informations sur une personne, car la loi a fixé des limites. En effet, il est interdit de tenir des propos racistes, antisémites, sexistes, homophobes ou handiphobes.

Dans le détail, vous pouvez dire à votre enfant que la liberté d'expression ne justifie pas :
- L'injure raciste ou autre : attaque personnelle et directe envers un ou une camarade ou un groupe de personnes dans l'intention de blesser et d'offenser, en raison de son ethnie, sa religion, son sexe, ou son orientation sexuelle,
- L'incitation à la haine, à la discrimination ou à la violence raciste ou autre : paroles encourageant la haine ou la violence contre une personne en raison de son ethnie, sa religion, son sexe, ou son orientation sexuelle,
- La diffamation : propos portant atteinte à l'honneur,
- L'apologie de crime : par exemple, faire l'éloge du terrorisme,
- La contestation des crimes contre l'humanité.

En s'exprimant sur ces sujets de façon violente et haineuse, on pense traduire des opinions, mais en réalité ce sont des délits punis par la justice, car ils portent atteinte au respect et à la dignité des personnes.

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3. Encourager son ado à bien réfléchir avant de partager son opinion sur le Web

Ce que nous faisons et disons sur Internet, notamment sur les médias sociaux, a des conséquences dans la vie réelle. Il est très facile de laisser involontairement un ou une camarade sur les réseaux sociaux, que l'on soit mineur ou majeur.

Par exemple, un commentaire publié « pour rire » risque facilement d'être mal interprété par la personne ciblée, notamment car la dimension non verbale disparaît. Dans la vraie vie, la gestuelle, le regard ou encore l'intonation de la voix donnent du sens à ce que l'on dit. Avec le numérique et les écrans, seuls les émojis permettent de fournir un semblant de ponctuation pour accentuer une émotion, ou glisser un sous-entendu.

Ainsi, un simple commentaire d'apparence anodine peut rapidement prendre des proportions importantes. Il risque d'engendrer des moqueries, de la violence verbale, de la discrimination, voire de conduire au cyberharcèlement. Et les répercussions pour l'ado visé peuvent être dramatiques.

La Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) met à la disposition des parents des vidéos thématiques pour les jeunes. Découvrez « Ma meilleure amie est super fâchée », qui traite du respect de l'autre sur Internet.

Les enfants ne se rendent pas compte que la façon de se comporter et de s'exprimer sur le Web influence l'image que les autres se font d'eux. Il est donc crucial de faire attention à ce que l'on écrit, et de réfléchir à deux fois avant de cliquer sur « publier » ! Vous pouvez par exemple inviter votre enfant à se poser les questions suivantes avant de partager son avis ou du contenu sur les réseaux sociaux : est-ce qu'il serait prêt à le dire ou le faire devant tout le monde ? Sa publication peut-elle nuire à quelqu'un ?

Vous pouvez aider votre enfant à prendre conscience de la portée de ses actes (réactions, commentaires, partages, etc.) sur Internet. La discussion autour du respect de l'autre est capitale pour accompagner votre enfant vers l'adoption d'un comportement responsable sur la Toile.

4. L'encourager à protéger sa vie privée sur les réseaux sociaux

En tant que parent, il est nécessaire de sensibiliser votre enfant à la sécurité en ligne, et à la protection de ses données personnelles. Et ce, dès son plus jeune âge. En plus de l'inciter à la prudence sur les informations qu'il partage, vous pouvez l'informer des techniques existantes pour sécuriser ses comptes sur les réseaux sociaux.

Voici quelques bonnes pratiques recommandées pour se protéger :
- Choisir un mot de passe renforcé.
- Utiliser un pseudonyme pour les sites de jeux.
- Bloquer un compte avec lequel on ne veut pas être en relation.
- Masquer un commentaire.
- Signaler un mauvais comportement.

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Sachez qu'il existe également des aides pour accompagner les enfants :
1. La ligne Net Écoute 3018, qui conseille gratuitement en cas de problème.
2. L'application Point de contact, pour dénoncer les contenus ou comportements illicites.
3. Le site Seriously, qui permet aux enfants d'apprendre à réagir de façon responsable et à argumenter face aux propos haineux.
4. La plateforme officielle Pharos, qui harmonise, recoupe et oriente les signalements qui seront traités par la police, par la gendarmerie de la criminalité des nouvelles technologies (aussi appelée brigade du numérique), ou par la direction centrale de la Police judiciaire.

Et pour garder un œil sur l'activité en ligne de votre enfant, vous pouvez opter pour un système de contrôle parental, à installer sur son smartphone, son ordinateur ou sa tablette.

Si ces conseils sont très utiles à transmettre aux enfants, n'oublions pas que les parents sont aussi concernés, en tant qu'adultes, par tout ce qu'englobe la liberté d'expression, et le respect de l'autre sur Internet. En effet, nous ne pouvons pas faire l'impasse sur le rôle de modèle que nous incarnons pour la jeune génération et sur notre propre responsabilité citoyenne.

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